lundi 17 septembre 2007

Les Claps

Durant l'année 2007, Phil est parti en vacances dans la Drôme. Il est revenu en nous disant avoir découvert un véritable petit paradis pour le Parkour dans la nature. Les 14 et 15 septembre nous sommes donc partis au site des Claps dans le Diois afin de nous entrainer dans cet immense chaos de rochers.


Nous nous sommes tous rejoints Vendredi à 14h à l'Esplanade. Participaient Phil, Oliv, Wen, Floriant, Antony et moi. Axel aurait du venir aussi mais étant tombé malade il a été obligé de déclarer forfait. Nous avons donc chargé nos affaires dans la voiture de Phil puis Wen, Antony et moi avons pris place dans celle de Floriant tandis qu'Oliv allait dans l'autre. Pour la première partie du voyage, c'est Floriant qui a pris la tête en tant qu'habitué de la route de Valence. Après Valence, c'est Phil qui prendra la direction des opérations pour nous mener à bon port. Le trajet jusqu'à Valence se passe sans encombre, j'en profite pour prendre des nouvelles de Floriant et Wen et pour faire connaissance avec Antony que je ne connaissais pas encore. Une fois Valence dépassée Floriant s'arrête et nous discutons avec les autres de la route à prendre. Phil sors un plan et nous nous apercevons que nous avons fait un énorme détour. Passer par Valence est peut-être une bonne solution si on vient par l'autoroute mais passer par Gap est beaucoup plus rapide par les nationnales. Pas grave, on fera mieux la prochaine fois. Nous reprenons place dans les voitures et suivons Phil. Malgrès un petit cafouillage durant la traversée d'un village où nous les perdons, nous arrivons à nous retrouver sur le parking d'un intermarché à l'entrée de Die. C'est l'heure de faire les courses... Et quelles courses! Coulomiers, saucissons, monceaux de baguettes, bières, chips..etc; nous faisons des provisions pour 4 jours etune bonne douzaine de personnes. C'est bien connu un traceur adulte affamé mange pour deux voir pour trois personnes "normales" lorsqu'il doit bouger. Quand viens le moment de charger les marchandises dans la voiture de Phil nous nous apercevons que nous n'avons aucun sac pour contenir toutes ces victuailles. Qu'à cela ne tienne, Phil ayant un kangoo nous chargeons aussitôt le caddie dans la voiture; nous le reposerons en rentrant. Une petite particularité à propos de ce chariot afin de nous déculpabiliser un peu: c'est un caddie Netto or nous avons fait nos courses dans un Intermarché. Il n'avait donc strictement rien à faire dans ce magasin; en somme nous faisons une bonne action... Les courses chargées nous reprennons la route direction Luc en Diois. Nous arrivons sur place vers 18h. Nous nous garons et déjà le paysage est magnifique, une retenue d'eau crée un petit lac environné de quelques blocs de rochers et bordé par les arbres. Phil nous dis que ça n'est rien comparé au chaos de rocher lui même qui se trouve un peu plus loin. Un chien vient faire notre connaissance, il nous suivra jusqu'à la fin de la journée. Ce week-end promet d'être génial!

Nous marchons 5 minutes en longeant le ruisseau et débouchons sur un paysage à la fois superbe et apocalyptique. D'énormes blocs de rocher se dressent tout autour de nous et le ruisseau chemine parmis eux, créant de grands trous d'eau. C'est toute une partie de la falaise qui nous surplombe qui s'est effondrée, créant ces gigantesques blocs. Nos affaires posées, nous nous échauffons puis commençons à explorer ce nouveau terrain de jeux. Ce type d'environnement offre surtout des sauts de précisions et de la quadrupédie ainsi que de l'escalade mais nous trouvons tout de même un petit passe muraille et quelques tic-tacs. Nous n'avons pas l'habitude de bouger dans ce type de configuration; je suppose qu'avec de la pratique notre vision s'agrandira et nous verrons de nouveaux mouvements comme dans les autres milieux. C'est l'une des raisons pour laquelle je pense que voyager est indispensable pour évoluer en parkour. Cela nous permet de nous confronter à de nouveaux lieux, de nouvelles possibilités et de nouvelles façons de penser. Plus on voit de choses différentes, plus le pannel de possibilités qui s'offrent à nous s'élargi. Toujours est-il que nous trouvons déjà de nombreux défis. Phil qui connait déjà l'endroit nous montre ses objectifs, des sauts qu'il n'est pas arrivé à lancer la dernière fois qu'il était venu. Après une petite heure à nous entrainer dans le lit de la rivière, nous partons découvrir les hauteurs où se trouvent de nombreux autres blocs de rochers,certains d'une taille impressionante. Nous croisons quelques grimpeurs en cours de routes et continuons notre route vers un grand rocher coupé en deux sur lequel nous croyons voir un saut de bras. Arrivé au pied du bloc nous nous rendons compte qu'il est bien plus grand que ce que nous croyons. Le rocher mesures plusieurs dizaines de mètres, il est parcouru par une grande fissure. Nous commençons à le gravir juqu'à arriver à un pas un peu technique. Les autres ne veulent pas le faire, j'observe les mouvements qui vont me permettre d'atteindre le sommet, respire un grand coup puis me lance. Quand on escalade quelque chose, il est important d'être sùr de soi et de rester décontracté. A partir du moment où l'on stresse, on utilise beaucoup plus de force que nécessaire, nos mouvements sont moins assurés et la montée peut se transformer en épreuve. J'arrive à rester calme et me retrouve en haut du bloc. La descente me parait plus difficile que la montée, j'essaierais de voir s'il n'y a pas une alternative de l'autre coté. Pendant que je grimpais, les autres se sont mis à traverser le bloc dans la fissure. Ils sont en opposition et je peux distinguer leurs progression d'en haut. Je regarde si le saut de bras que nous avions vu est possible... Il ne l'est pas vraiment. La distance à franchir est importante, La surface d'atterrisage très rugueuse et les prises pour les mains quasi inexistantes rendent ce saut quasi impossible. Il doit tout de même être possible de le faire en saut de précision en sens inverse. Je pars observer l'autre coté du bloc, cherchant un autre moyen de descendre. Il semble y avoir un saut de précision possible du bloc où je me trouve à une extrémité de l'autre bloc qui descends ensuite vers la fissure et qui me rammenera vers les autres. Je descend un peu pour me rendre compte du saut. Il semble tout à fait faisable. Wen monte à l'endroit sur lequel je veux ratterrir et me dis que tout à l'air ok. Mais le doute commence à s'insinuer dans mon esprit. Je suis tout de même à une bonne dizaines de mètres et la moindre erreur sera fatale. Ce saut n'a pourtant pas l'air difficile du tout. Je reste un bon quart d'heure devant ce saut à souffler et essayer de me calmer. Mais rien n'y fait. Je décide finalement de ne pas le tenter. Nous venons d'arriver et je ne veux pas envoyer un saut que je ne suis pas sùr de réussir. Je reviendrais demain pour voir le point d'atterrissage et je le ferais si je suis assez en forme et que tout me parait ok. J'ai les jambes qui tremblent tellement j'ai stressé devant ce saut. Je me pose quelques minutes en haut du bloc puis me redirige vers la voie d'où je suis venu. Quand on peut passer dans un sens on dois pouvoir revenir dans l'autre sens. Je commence donc à désescalader la paroi, non sans souffler comme un boeuf afin de me calmer. Pas si facile que ça de faire de l'escalade avec ses jambes qui tremblent... Une fois revenu sur le plancher des vaches, nous nous redirigeons vers la rivière afin de rejoindre Phil qui est resté en bas. Nous trouvons encore quelques mouvements puis rentrons chercher les voitures. La nuit ne va pas tarder à tomber et il nous faut encore aller au camping et planter les tentes. Après deux minutes de route, nous voyons un panneau indiquant "camping à la ferme"; c'est ici que nous passerons la nuit. Dès que nous mettons le nez dehors nous comprenons toute la dimension du "à la ferme": des moutons broutent et bèlent au fond du camping. La fermière qui s'occupe du lieu nous rassure en nous disant qu'ils se taisent durant la nuit. Pour en revenir au camping, c'est un grand champ bien plat au bord d'un ruisseau et à quelques centaines de mètres du site des claps. Le bloc de sanitaires semble avoir été refait il y a peu. C'est parfait pour passer quelques jours tranquilles, d'autant que le tarif est très très bas: de l'ordre de 3 euros par personne. Oliv règle tout de suite la note et nous nous mettons à monter nos tentes car la nuit est en train de tomber pour de bon. Les tentes montées nous nous asseyons en cercle et commençons à manger et à boire tout en discutant de tout et de rien. La lampe d'oliv ne dure pas plus de 2 minutes: plus de gaz; nous continuons donc éclairés par deux lampes frontales. Une fois bien rassasiés et le caddie à moitié vidé, Floriant ayant toujours sa malette sur lui, nous décidons de faire un petit pocker pour terminer la soirée. La partie est bien animée, Phil et Floriant assurent le spectacle à grands coups de bluff et de tchatche. Phil finie enfin par gagner après quelques heures de jeu. Le ciel est complétement limpide, on peut voir un nombre d'étoiles hallucinant. Absorbés dans leurs contemplation nous décidons de passer la nuit dehors plutôt que dans nos tentes. Nous prenons donc chacun notre matelas et nous posons en plein milieu du champs. Nous avons même l'occasion de voir des étoiles filantes qui viennent ponctuer notre conversation. Puis, la fatique s'installant, nous arretons de parler et nous endormons.

Vers 8h je suis réveillé par des belements; nos amis les moutons ne connaissent pas la grasse mat et sont déjà sur le pied de guerre. N'étant absolument pas motivé pour faire de même, je plaque tout ce que je peux sur ma tête pour étouffer le bruit et me rendort aussi sec. A 10h30 tout le monde se lève, on dévalise encore un peu plus le caddie puis on remballe les tentes et direction les rochers. Ce matin nous passons notre temps à tester et à filmer les sauts et enchainements que nous avions trouvés hiers. Midi sonne, nous sommes affamés et nous dirigeons vers la voiture où notre ami le caddie nous attends encore. Nous nous possons sur les tables de pic nic et achevons le contenu du pauvre chariot sans défense. Après ce bon repas, une torpeur nous envahie; c'est l'heure de la sieste. Chacun se trouve un coin à l'ombre au bord de l'eau et se repose. Je somnole un peu mais un saut de chat me trotte dans la tête et m'empèche de dormir. Je décide donc de le tenter plutot que de rester là à ne rien faire. Il n'est pas très difficile (une table en longueur) mais ce qui est interressant c'est qu'une autre table se trouve dans le prolongement et l'enchainement des deux sans perdre de vitesse n'est pas si facile que ça. Après quelques essais infructueux où je manque successivement de finir dans un buisson etde me retrouver à l'eau j'y arrive enfin. J'ai réveillé les autres avec mes sauts mais personne n'est motivé pour retourner directement aux rochers. Floriant qui n'a pas digéré sa défaite de la soirée dernière propose de faire un pocker. La proposition est acceptée à l'unanimité, et nous passons ainsi quelques heures à jouer à nouveau. Floriant arrivera à laver son honneur en terminant maître de la partie tandis que Phil fini, pas de chance, en dernière position.
Nous nous redirigeons vers les rochers où nous bougeons encore un peu et filmons encore quelques rushs pour la future vidéo. Une fois bien fatigué: tout le monde à l'eau! Elle est très froide et je mets longtemps à m'immerger. La transition entre l'activité physique intense où le corps est en surchauffe et le passage à la rivière est assez violent. Au moins je n'aurais pas de courbatures le lendemain! Nous décidons de continuer l'exploration du chaos de rocher là ou nous l'avions laissé le jour précédent. Nous nous balladons ainsi pendant une petite heure à travers ce champs de blocs. Le paysage est magnifique, il fait beau, nous n'avons aucune envie de rentrer; et pourtant l'heure a pas mal tournée et il est temps de mettre les voiles. Cette fois ci nous ne passons pas par Valence mais suivons bêtement les panneaux indiquant "Grenoble". Résultat: nous arrivons à bon port en une heure et demie. Nous avons donc mis environ deux fois moins de temps que pour l'aller. Tout le monde est d'accord pour ne pas laisser Phil nous diriger la prochaine fois. Flo me laisse près de chez moi; je suis vanné. Après une bonne douche et un gros repas je me couche enfin, fatigué mais content de ce voyage.




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